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samedi 17 décembre 2011

La fonte des glaciers réunit des populations de baleines boréales

En 2008, la population de baleines boréales était estimée à moins de 10 000 individus (cliché David Rugh, National Marine Mammal Lab, NMFS, NOAA)

Après des milliers d'années de séparation, deux groupes de baleines boréales de l'Atlantique et du Pacifique se sont à nouveau retrouvés. Merci la fonte des glaces ?

Le passage du Nord-Ouest qui traverse les îles arctiques du grand Nord canadien, emprunté pour la première fois par le Norvégien Amundsen entre 1903 et 1906, s'ouvre à grande vitesse, du fait du réchauffement climatique. Ce passage est une route commerciale, seulement empruntable durant le court été arctique. Le reste du temps, il est bloqué par les glaces. Que ce soit pour les hommes ou les mammifères marins. Mais une étude danoise de l'Institut groenlandais des ressources naturelles, publiée en septembre dernier, a montré que deux baleines boréales, venues l'une de l'ouest du Groenland et l'autre d'Alaska, ont passé une dizaine de jours dans la même zone, le Parry Channel, en août 2010, avant de rentrer chacune vers leur région d'origine. Un peu comme une rencontre entre Christophe Colomb et les indigènes de San Salvador.

Depuis plus de 10 ans, ces chercheurs ont constaté que de nombreux spécimens de baleines boréales, mâles exclusivement, entament chaque année un périple à travers le passage du Nord-Ouest, qu'ils viennent du Pacifique ou de l'Atlantique. Ils profitent du fait que la taille du glacier de l'Arctique canadien en août diminue de 8,2 % par décennie. Si les différences génétiques entre les groupes de baleines boréales du Pacifique et de l'Atlantique sont faibles, elles montrent que cette espèce parvient à survivre grâce des échanges périodiques. Mais la fonte des glaciers devrait abolir, à terme, les groupes distinct et offrir aux baleines boréales de nouveaux territoires.

Nommée également baleine du Groenland, la baleine franche mesure entre 14 et 18 mètres de long à l'âge adulte. Chassée de manière industrielle jusqu'au début du XXe siècle, elle est toujours considérée comme une espèce menacée. Sa longévité est exceptionnelle : en 2007, un harpon vieux d'un siècle a été retrouvé dans le corps d'un spécimen, en Alaska.
Julien Balboni

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